1-sza (Polska) dywizja pancerna

Organisation

  • Reconnaissance
    10e régiment de chasseurs à cheval (10e PSK)
  • 10e brigade de cavalerie
    1er régiment blindé
    2e régiment blindé
    24e régiment de lanciers
    10e régiment de dragons
  • 3e brigade de chasseurs
    Bataillon de chasseurs de Podhale
    8e bataillon de chasseurs
    9e bataillon de chasseurs
  • Support
    Escadron indépendant de mitrailleuses
  • Artillerie
    1er régiment d'artillerie de campagne (motorisé)
    2e régiment d'artillerie de campagne (tracté)
    1er régiment d’artillerie antichar
    1er régiment d'artillerie antiaérienne légère
  • Génie
  • Transmissions
  • Services

Historique

La Première Division Blindée Polonaise tire ses racines de la 10e brigade de cavalerie motorisée (10. Brygada Kawalerii - 10. BK), formée en 1938 en Pologne. Celle-ci constituait une réponse aux formations blindées allemandes, compte tenu du budget militaire très limité dont disposait la Pologne. La brigade motorisée, forte de 3.000 hommes et renforcée de plusieurs unités « d'appoint » (batteries d'artillerie, compagnies de chars de combats, DCA), était un compromis acceptable, offrant une puissance de feu et une mobilité jusqu’alors inédits en Pologne et ce pour un coût raisonnable.

La campagne de Pologne

L'agression allemande du 1er septembre 1939 trouva la 10. BK prête au combat. Déployée dans les montagnes Tatras sur la frontière méridionale, elle fut engagée au côté de bataillons de la défense territoriale contre l'essentiel du 22e Korps allemand. L'exploitation efficace des avantages géographiques, liée à son excellente formation et à la capacité de mouvement permirent dans les premiers jours de limiter l'avancée allemande : pendant les quatre premiers jours, malgré sa supériorité, l'ennemi n'avait pas progressé de plus de 10 kilomètres…

1938 – La 10. BK à l’entraînement, dans le sud de la Pologne.La détérioration de la situation sur les autres secteurs du front obligea la 10. BK à reculer à partir du 6 septembre. La brigade retraita en bon ordre, établissant des barrages défensifs à Wisnicz (le 7) puis à Lancut (le 9), avant de passer le San. Le 14, elle fut engagée autour de Lwow et parvint à contre-attaquer avec succès les forces allemandes qui approchaient de la ville. Elle rejeta l’ennemi de Zboiska, avant que l'annonce de l'invasion soviétique, le 17 septembre, mette fin à tout espoir de résistance.

L‘après-midi du 19 septembre, sur ordre de l’état-major, le colonel Maczek passa la frontière hongroise avec 1.500 hommes et tout le matériel, en demandant à ses soldats de rejoindre la France par petits groupes et continuer la lutte.

La campagne de France

Conformément aux accords militaires franco – polonais, les soldats ayant pu rejoindre la France constituèrent une armée polonaise en exil. En son sein, les cadres de la 10. BK reçurent la mission de constituer une brigade blindée. L’afflux de volontaires et de vétérans permit de mener à bien l’organisation et l’entraînement. Toutefois, malgré les efforts déployés par Maczek et ses officiers, la brigade ne disposait toujours d'aucun char moderne lorsque l'Allemagne lança son offensive le 10 mai 1940, et c'est finalement en catastrophe que s’effectua sa dotation en équipement lourd. Toujours sans ses bataillons de chars, la brigade fut placée le 6 juin sous le commandement du 4e Groupe d'Armées, avec l'ordre de couvrir les flancs du 8e Corps.

Juin 1940 – En Bourgogne, une pause au cours des combats... Le 12 juin, la brigade fut lancée sur le front de Champagne, où elle participa aux combats de Champaubert – Montgivroux. Le 13, elle couvrit le repli des 20e et 45e DI françaises. Refoulée à Romilly, elle subit au cours de la retraite des pertes importantes. A partir du 15, elle assura la couverture de la 240e DLI qui retraitait sur Dijon.

Poussant vers le sud, les Polonais remportèrent un succès tactique éphémère à Montbard, en parvenant à reprendre la ville. Cependant, à court de ravitaillement en munitions et surtout en essence, Maczek fut obligé d’ordonner la retraite et la destruction du matériel. Une fois de plus, comme à l'issue de la campagne de Pologne, il débanda son unité, demandant aux soldats de gagner les ports en leur donnant rendez-vous en Angleterre.

L’exil en Grande-Bretagne

Après l’effondrement de la France, c’est vers la Grande-Bretagne que se portèrent les espoirs polonais. Initialement relégués à la surveillance des côtes, les vétérans de Maczek étaient pourtant au centre des préoccupations du gouvernement de Sikorski, qui souhaitait organiser une unité blindée digne de ce nom. Les pressions sur le gouvernement britannique finirent par payer, et, l’autorisation tant attendue pour la formation de la Première Division Blindée Polonaise fut accordée le 17 février 1942.

L'obstacle administratif levé, l'organisation de l'unité se heurta aux difficultés matérielles liées à la situation militaire de la Grande-Bretagne, toujours délicate. Devant le manque de blindés disponibles, la division reçut en priorité du matériel de soutien - camions, scout-cars, ainsi que des chars obsolètes.

Le second obstacle, qui s'avéra plus handicapant, était la quantité limitée de recrues disponibles. Malgré l’enrôlement de volontaires issus de tous les pays, la division ne disposa jamais des effectifs suffisants pour répondre aux "états théoriques" d’une division blindée. La situation, particulièrement préoccupante dans les services (train, ateliers, sanitaires), sera résolue par le recours à des vétérans, mais le problème des effectifs devait rester permanent, et le remplacement des soldats blessés ou tués demeura très délicat.

Fin 1943, une dernière réorganisation conféra à l'unité polonaise sa forme définitive, puis la première division blindée reçut des équipements modernes – les chars Sherman et Cromwell.

Maczuga ou les Thermopyles polonais

Août 1944 – colonne blindée polonaise dans la plaine de Caen.
IWM B-8823
Les hommes de Maczek débarquèrent à Arromanches le 1er août 1944. Une semaine plus tard, le 8, la division polonaise fut déployée au sud de Caen pour participer à la seconde phase de l'opération Totalise.

Avant même le début de l’attaque, les arrières de la division furent touchés par erreur par le bombardement aérien américain, qui occasionna plusieurs dizaines de morts et de blessés. Ensuite, les régiments blindés se retrouvèrent sous le feu des canons anti-chars ennemis, habilement dissimulés. L’élan initial fut brutalement brisé, et, en fin de journée, la division déplorait la perte de 26 chars pour une progression insignifiante.

L’assaut reprit le lendemain, et la division avança de quelques kilomètres sur la ligne Cauvicourt - Soignolles - Saint Aignan. Bien qu’une charge du 1er Régiment Blindé ait permit d'atteindre le Rouvre, l'attaque s'enlisa de nouveau dans la profondeur du système défensif ennemi. Ayant échoué à atteindre Falaise, Totalise fut arrêtée le lendemain.

C’est l’opération suivante, Tractable, qui permit à la 1ère DB polonaise d’opérer la percée décisive. Le 10e PSK, avec l'appui des Dragons et des canons anti-chars, avança le 15 août en direction de la Dives et parvint à la traverser à hauteur de Jort.

Réorganisée en deux colonnes, la division polonaise progressa ensuite en direction de Chambois, pour effectuer la jonction avec les Américains. Le 19 août, le groupement Stefanowicz parvint sur la côte 262 Nord, coupant les lignes de retraite allemande. De son côté, le groupement Zgorzelski (24e Lanciers, 10e Dragons, 10e PSK) réussit à entrer dans Chambois, où il opéra dans la soirée la jonction avec les Américains de la 90e DI.

La poche de Falaise devait encore être défendue contre les tentatives lancées par les Allemands pour rompre leur encerclement. Leurs contre-attaques se succédaient avec acharnement, mettant en péril les lignes défensives polonaises. Sur la côte 262, la contre-attaque du 2e SS-PanzerKorps parvint à ouvrir une brèche mais ne put submerger les positions du groupe Stefanowicz.

La poche de Falaise fut définitivement fermée le 21 août. La victoire était acquise, mais à un prix terrible - sur 87 chars parvenus sur la "Massue", il en reste moins de la moitié en état de combattre. La 1ère Division Blindée Polonaise déplorait 330 tués, plus de 1 000 blessés, 120 disparus, soit 20% de son échelon de combat.

De la Seine à la Meuse

Septembre 1944 – chars polonais à Tielt. Coll. Jan Dombeek Après l'intégration des maigres réserves pour combler les pertes subies, les blindés de Maczek s’élancèrent le 31 août en direction de la Belgique. En route, ils libèrent Abbeville (ironiquement, la ville où les délégations française et britannique s'étaient rencontrées le 12 septembre 1939 pour décider de ne pas aider la Pologne...), puis Saint Omer.

La Première Division Blindée franchit la frontière belge le 6 septembre et expulsa les derniers Allemands d’Ypres dans la soirée - pour cette action, le Prince Charles, Régent de Belgique, octroiera au 9e bataillon le titre de "Chasseurs des Flandres". Dans les jours suivants, la division libérera encore Roulers et Thielt, avant d’être stoppée le 9 sur le canal de Gand. Entre le 31 août et le 9 septembre, elle avait parcouru près de 470 km!

Une fois à Gand, la division reçut la mission de s’emparer du territoire au nord de la ville, jusqu’à l’embouchure de l’Escaut. Un détachement s’appliqua à nettoyer les quartiers encore tenus par les Allemands, tandis que la 10e brigade blindée contourna les positions ennemies en passant par Lokeren et St. Niklaas, puis se rabattit vers le nord. Rejointe par la 3e brigade d’infanterie, elle franchit la frontière hollandaise à hauteur de Hulst le 15. Après une première tentative infructueuse, le canal Hulst-Axel fut franchi le 19, et la division parvint à refouler les forces allemandes vers la côte, capturant le port de Terneuzen.

Après avoir sécurisé le territoire au nord-est de Gand, la 1ère DB polonaise fut rattachée au 1er Corps britannique et dirigée vers Turnout. Au côté de la 49e DI, elle lança son attaque le 29 septembre. Le lendemain, elle se rendait maître de Merxplas, puis traversait à nouveau la frontière hollandaise. La résistance allemande était solide, et les combats se prolongèrent autour de Baarle-Nassau jusqu’au 6 octobre, date à laquelle la division fut mise en repos.

Ce n’est que le 26 octobre que la 1ère DB polonaise fut lancée à l’assaut, avec l’objectif d’atteindre Hollands Diep, l’estuaire de la Meuse. Elle progressa très rapidement et parvint à dépasser dès le lendemain la route Breda – Tilburg. De là, la 10e brigade de cavalerie contourna Breda par le nord, tandis que la 3e brigade de chasseurs effectuait un mouvement similaire par le sud. Cette manœuvre rapide et décidée empêcha les Allemands de renforcer les défenses de la ville, et Breda fut libérée le 29.

La 1ère DB polonaise progressa ensuite vers la rive gauche de la Meuse. Les défenses allemandes étaient bien établies, et le terrain plat, découvert, et coupé par les canaux Mark et Wilhelmina, rendait toute progression délicate. Après avoir établi une tête de pont sur le canal Mark le 3 novembre, la division atteignit la Meuse le 5. Toutefois, les combats devront se poursuivre jusqu’à la prise de Moerdijk, dernière poche de résistance allemande, le 9. Le lendemain, ayant rempli sa mission avec succès, la 1ère DB fut reléguée à un rôle purement défensif.

1945 – La campagne d’Allemagne

Hiver 1944-1945 – Devant un Jagdpanther capturé.
Coll. Jan Dombeek
La Division passa l'hiver 1944-45 aux Pays-Bas sur le front de la Meuse. Le ralentissement des opérations militaires permit de compléter des effectifs sérieusement diminués par les combats précédents : quelques renforts arrivèrent des centres d’instruction en Angleterre et on recruta même parmi les prisonniers polonais enrôlés de force dans la Wehrmacht. Au cours de cette pause hivernale, la division déplora la mort du sous-lieutenant André Poniatowski, descendant du Maréchal d’Empire, tué le 22 janvier alors qu’il aidait à repousser une incursion allemande.

Cantonnée aux Pays-Bas, la 1ère DB polonaise ne prit part aux combats qu’une fois le Rhin forcé, avec la mission de nettoyer la zone frontalière jusqu'à la mer du Nord. Elle quitta Breda le 7 avril, traversa la Meuse à hauteur de Gennep le lendemain puis franchit le Rhin le 8. Elle entra en action le 9 avril, scindée en deux groupes de combat distincts.

La 3e brigade de chasseurs progressa vers le nord, sur le flanc gauche. Entre le 11 et le 13, elle occupa la région d’Emmen et Ter Appel. Elle eut la chance de libérer le camp d'Oberlangen, où étaient détenues les femmes soldats de l’armée de l'intérieur (AK) qui avaient pris part à l’insurrection de Varsovie en août 1944. Le 15, elle força les derniers canaux tenus par les Allemands et captura Winschoten. De son côté, la 10e brigade blindée progressa vers le nord-est. Elle pénétra en Allemagne puis avança le long de l’Ems jusqu’au canal de Küsten. Il fallut trois tentatives pour finalement forcer cet obstacle le 19, puis avancer vers Papenburg.

De nouveau réunie, la 1ère DB polonaise captura Posthausen, sur la Leda, le 25. Sa progression fut ensuite ralentie par l’omniprésence de marécages, et ce n’est qu’avec la capture de Stickhausen, le 1er mai, qu’elle put lancer son dernier assaut en direction de Wilhelmshaven. Le 5 mai, le port de se rendit, livrant plus de 200 navires à la 1ère DB. La nouvelle de la capitulation du IIIe Reich survint le 8 mai. Pour Maczek et ses hommes, ce fut la fin d’un combat de six ans et le début d'une nouvelle épreuve.

Une victoire confisquée

5 mai 1945 – Wilhelmshaven capitule Après quelques semaines dans la région de Wilhelmshaven, la 1ère D.B. Polonaise obtint une zone d'occupation entre la frontière Hollandaise et Oldenburg. Sa mission consistait à maintenir l'ordre dans la zone concernée. La division dut aussi recueillir les réfugiés et anciens prisonniers de guerre polonais qui affluaient à elle par milliers.

Aux conférences de Téhéran puis de Yalta, Churchill et Roosevelt avaient abandonné l’Europe de l’Est à Staline, et la Pologne fut cédée aux Soviétiques. Cédant aux exigences des communistes, le commandement britannique alla jusqu'à évincer les Polonais des défilés de la victoire de 1946…

La Première Division Blindée fut dissoute en 1947. Démobilisés, le peu de ses soldats qui retournèrent en Pologne furent souvent persécutés pour leur « anticommunisme ». La grande majorité choisit de rester en exil.

C'est le cas de Maczek. N'appartenant pas à l'armée britannique, il ne put bénéficier d'aucune retraite du gouvernement et dut s'employer comme barman à Edimbourg. Il y mourut le 11 décembre 1994, âgé de 102 ans. Il eut la chance d’assister à la chute du rideau de fer et au départ des troupes russes stationnées en Pologne. Il est enterré au cimetière militaire polonais de Breda, parmi ses hommes tombés durant l'hiver '44-45.

Cantonnée à Swietoszow, non loin de la frontière allemande, la 10e Brigade de Cavalerie blindée polonaise a reprit la tradition des blindés de Maczek.