80th (US) infantry division “Blue Ridge”

Organisation

  • Reconnaissance
    80th reconnaissance troop
  • Infanterie
    317th infantry regiment
    318th infantry regiment
    319th infantry regiment
  • Artillerie
    313th field artillery battalion
    314th field artillery battalion
    315th field artillery battalion
    905th field artillery battalion
  • Special troops
    80th signal company
    780th ordnance company
    80th quarter-master company
    305th engineer battalion
    305th medical battalion
    80th CIC detachment

Historique

Les origines

Comme la majorité des divisions américaines qui combattent au cours de la Seconde Guerre mondiale, la 80e DI tire ses origines d’une unité précédente. Une 80e DI avait été constituée en août 1917 à Camp Lee. Composée majoritairement d’appelés issus de Pennsylvanie et de Virginie, cette division forte de 23 000 hommes fut expédiée en France en juin 1918.

Elle fut engagée à trois reprises, dans les combats de l’Artois, de la Somme, puis de la Meuse. Au cours de ceux-ci, elle se distingua particulièrement et fut classée meilleure division par le War Department. Elle retourna aux Etats-Unis en mai 1919 et fut dissoute le 26 juin de la même année.

Août 1944 – un soldat de la 80e DI progresse dans Argentan, sous
la menace des tireurs d’élite allemands. © CR Basse-Normandie /
National Archives USA
La 80e DI fut recréée le 15 juillet 1942, à Camp Forrest, dans le Tennessee. Elle passa près de deux années à s’entraîner. Elle participa successivement aux manœuvres de Camp Phillips puis à celles du désert de Californie. Rapidement jugée apte au combat, elle fut acheminée en Ecosse le 7 juillet 1944. Après de derniers préparatifs, elle fut déplacée vers la côte sud. Elle débarquait à Utah Beach le 2 août.

En Normandie

Après s’être rassemblée dans le secteur de Saint Jores, la 80e DI fut déclarée opérationnelle le 8 août. A cette date, elle reçut pour mission de descendre plein sud afin de stopper la contre-attaque allemande Lüttich. Cette dernière ayant échoué rapidement, la 80e arriva trop tard dans la région de Mortain.

Rattachée successivement au 15e et au 20e Corps, la 80e DI fut retournée vers l’est. Traversant la Mayenne, avec pour objectif Evron et Sainte-Suzanne, elle s’empara de cette dernière le 10. Elle poursuivit ensuite l’enveloppement des troupes allemandes vers le nord avec la 2e DB française et la 90e DI US.

Sa mission consistait à s’emparer d’Argentan, dont la libération semblait à portée de main. Pourtant, Bradley avait ordonné à partir du 14 août une pause dans l’offensive. Lorsque les GI’s de la 80e DI repartirent à l’assaut, ils se heurtèrent à la farouche résistance de la 116e PzD allemande, qui avait eu trois jours de répit pour se retrancher. Après l’échec des attaques du 15 et 16 août, la ville subit le bombardement répété de l’aviation et de l’artillerie alliée. Une nouvelle tentative lancée par la 80e DI le 18 échoua également. Finalement, lorsque le 317e RI pénétra dans la ville le 20, il la trouva vide, ses défenseurs ayant eu le temps de l’évacuer…

Tandis que les combats pour Argentan continuaient, un détachement de la division avait progressé vers le nord, au-delà de la ville. Le 19, il coupait la route Argentan-Chambois, refoulant les Allemands vers la plaine de la Dives. Avec la fin des combats de la poche de Falaise, la 80e DI fut employée à récupérer les flots de prisonniers allemands.

La campagne de Lorraine

12 septembre 1944 – avançant vers la Moselle, le 318e RI force un
canal sur un pont improvisé,
La bataille de Normandie terminée, la 80e DI participa à la course vers l’est de la 3e Armée. Sur les talons des Allemands en pleine retraite, elle traversa la Seine, puis la Marne. Elle libéra Châlons le 29 août, puis Commercy le 1er septembre. Le lendemain, elle libérait Saint-Mihiel, où elle avait combattu 26 ans plus tôt.

Le 4 septembre, la 80e DI réussit à établir la première tête de pont de la 3e Armée sur la berge est de la Moselle, au Nord de Toul. Elle se dirigea ensuite vers Nancy aux côtés de la 35e DI, mais rencontra une défense importante de la part des Allemands, qui jetèrent plusieurs brigades blindées dans la bataille.

A partir du 11 septembre, elle se heurta à la résistance de la 17e SSPzG-Division. A Pont-à-Mousson, elle subit une forte contre-attaque qui l’obligea à abandonner une partie du terrain conquis. Il fallut encore une semaine de combats pour sécuriser les alentours de Nancy, que la 80e DI aborda par le nord – des villes comme Dieulouard, Loisy ou Atton furent âprement disputées. Additionnée aux problèmes de ravitaillement qui perturbaient alors toute l’armée américaine, la défense de la ligne de la Moselle par les forces du Reich figea le front sur la rivière Seille jusqu’à début novembre.

13 septembre 1944 – colonne de prisonniers allemands capturés par
le 317e RI
Le 8 novembre, la 80e DI attaqua en direction de la Sarre. Elle nettoya les rives de la Seille, captura Abaucourt, puis avança vers la Nied. La saisie d’un pont intact à Han-sur-Nied lui permit d’établir une tête de pont sur les arrières allemands. Ces opérations obligèrent les Allemands à se retirer de Metz, permettant la capture de cette ville par les 5e et 95e DI. Le 25, la 80e DI prit d’assaut la ligne Maginot. La capture de plusieurs forts le jour même et le lendemain – Laudrefang, Kinseling, Einseling et Quatre Vents – lui ouvrit la route de Saint-Avold et de la Sarre. La 80e DI parvint à progresser jusqu’à 5 kilomètres de Saarbrücken, avant d’être relevée le 7 décembre.

Des Ardennes à la Bavière

A partir du 16 décembre, la 80e DI fut redéployée contre la ligne Siegfried, qu’elle était chargée de percer aux environs de Zweibrüicken. Cependant, l’offensive des Ardennes déclenchée par von Rundstedt modifia les plans américains : comme toute la 3e Armée, réorientée plein nord, la 80e DI fut dirigée au Luxembourg, avec pour mission de défendre le flanc sud du saillant et la capitale du Grand-Duché.

8 février 1945 – deux camions générateurs de fumée dissimulent la
traversée du 317e RI sur l’Our.
A partir du 22 décembre, la 80e attaqua les positions ennemies, qu’elle bouscula à Ettelbruck. Elle rejoignit ensuite la 4e DB dans sa course vers Bastogne – chars et infanterie parvinrent à rompre l’encerclement de la ville le 28 décembre. Elle continua l’offensive début janvier, et repoussa l’ennemi à Goesdorf le 7, puis au-delà des rivières Clerf et Wiltz, le 26.

A partir du 7 février, la division pénétra en territoire allemand. Elle attaqua sur l’Our et la Sûre, parvenant à traverser cette rivière à Wallendorf le soir même. Toutefois, les fortes pluies et les inondations qui en résultaient empêchèrent le génie de construire un pont avant le 12. Finalement, ce n’est qu’au 15 février que la 80e DI parvint à percer définitivement la ligne Siegfried. Elle progressa alors rapidement à la suite de la 4e DB, traversa la Prum et la Kyll début mars. A partir du 9 mars, elle fut employée à nettoyer cette région, la 5e DI prenant le relais auprès de la 4e DB.

Mars 1945 – soldats de la 80e DI combattant à Frankenstein. Au cours des semaines suivantes, la 80e DI progressa par la Sarre et le Palatinat, jusqu’à Kaiserlautern. Elle obliqua ensuite plein est pour parvenir le 20 mars sur le Rhin, à hauteur de Ludwigshafen. Elle traversa le fleuve le 28, puis se dirigea vers le nord-est. Au terme d’une semaine de combats, elle captura Kassel (6 avril), Erfurt (12 avril), Weimar, puis Gera (14 avril).

A compter du 21 avril, la division fut mise au repos dans la région de Nuremberg en tant que force d’occupation. Tandis que la guerre prenait fin, elle effectua sa dernière mission. Elle traversa le Danube à Regensburg, et, le 1er mai, reçut la capitulation de la 6. Armee allemande. Le 4, elle libéra Ebensee, un sous-camp de concentration rattaché à Mauthausen.

Après la capitulation allemande, la 80e DI servit de force d’occupation. Elle fut rapatriée aux Etats-Unis en décembre 1945 et dissoute peu de temps après.

Depuis août 1944, la 80e DI avait combattu 239 jours. Ses pertes se montaient à 2 614 morts et 10 795 blessés.